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avec Emilie Notéris
"Parce que la jeune-fille est une eau qui dort qu'on ne saurait boire."
La playlist d'
Emilie Notéris
— Écrivaine Auteure de fictions et d’essais, traductrice
Emilie Notéris travaille particulièrement autour des questions de genre dans diverses formes artistiques.
Les jeunes filles scellent des pactes indéfectibles au cours de cette période où elles sont hantées par la vie (que l'on peut donner) et la mort (que l'on peut se donner).
Certaines tombent enceintes en bande, quand d'autres se suicident, toujours en bande, en se prenant la main sur un quai de gare.
Petites
— Noémie Lvovsky - 1997
Elles firent quelques pas encore, puis s’arrêtèrent un moment au milieu
du chemin sans s’occuper d’arrêter
la circulation des passants,
en un conciliabule, un agrégat de forme irrégulière, compact, insolite
et piaillant, comme des oiseaux qui s’assemblent au moment de s’envoler
— Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleurs - 1919
"C'est pour moi le film définitif sur le bonheur familial, un film incroyablement immobile où des jeunes filles inquiètes tentent de vivre dans un perpétuel présent. C'est en quelque sorte un binôme du Magicien d'Oz où la jeune fille est encore pleinement une figure positive."
La playlist de
Murielle Joudet
— Critique cinéma
Murielle Joudet est critique cinéma à Chronic’art, elle anime également une émission mensuelle d’entretiens sur le cinéma sur le site hors-serie.net
Très souvent la jeune fille se trouve dans des protocoles d'évaluation où elle est jaugée, jugée, définie par rapport à ses paires.
Compétition, rivalité, jalousie, la jeune fille est-elle condamnée à performer dans un éternel concours de Miss ?
Peut-on survivre si l'on n'est pas élue reine de la cour de récré ?
Carrie au bal du diable
— Brian de Palma - 1976
La plus belle
pour aller danser
Ce soir, je serai la plus belle pour aller danser…
— Sylvie Vartan, chanson de 1964
"Pour quelques gouttes de sang répandues sur une carte en plastique de la Vierge."
La playlist de
Raphaël Nieuwjaer
— Critique de cinéma
Raphaël Nieuwjaer est critique de cinéma (Études, Café des images), rédacteur en chef de la revue de cinéma en ligne Débordements
La jeune fille face à un homme plus âgé est une image d'Epinal au cinéma, de part et d'autre de la caméra.
Pendant que les hommes filment, théorisent, ou terrorisent, la jeune fille «est» la plupart du temps. Mais on peut toujours jouer un peu, afin de déjouer les pas de deux les plus convenus.
Sleeping Beauty
— Julia Leigh - 2011
La jeune fille
& ces messieurs
Pour lui, la jeune fille
est le dernier luxe souverain d'un homme libre.
— Alain Bergala, Politique de la jeune fille dans Pour João Cesar Monteiro « Contre tous les feux, mon feu » - 2004
"Une image réactionnaire de la femme ?"
La playlist de
Stéphane Goudet
— Maître de conférences
Ancien critique à la revue Positif, où il était spécialisé dans les cinémas iraniens et français, Stéphane Goudet est maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et directeur artistique
du cinéma Méliès de Montreuil.
Qu'est-ce qui se joue entre la jeune fille et celle qui n'est plus une jeune fille ? L'une doit-elle disparaître pour que l'autre survive ?
Du combat féroce avec la jeune fille fantôme d'Opening Night à la passation de pouvoir meurtrière entre Blanche-Neige et sa belle-mère, le sang coule.
Bien des gens pensent que la jeune fille en nous est importante. Il n'y a pas si longtemps, je prétendais encore avoir
18 ans. Mais non, j'en avais soixante !
— Sarah Goode, dans Opening Night de John Cassavetes - 1977
La playlist d'
Adrienne Boutang
— Ecrivain & Enseignante
Chercheuse en cinéma, spécialiste du cinéma américain contemporain et de la représentation de l’adolescence au cinéma,
Adrienne Boutang a publié (avec Célia Sauvage)
« Les Teen movies » (Collection Cinéma et Philosophie, éd. Vrin, 2011)
Comment faire pour être perçue comme une « vraie » jeune fille ?
Un charmant ruban dodu et de gracieux petits sauts de cabri suffisent à Fatty pour entrer incognito dans le pensionnat de son amoureuse, tandis que Ginger et Rosa se posent une question essentielle : pétiller ou ne pas pétiller ?
Girlfight
— Karyn Kusama - 2000
Être une
"vraie"
jeune fille ?
Bande annonce du Cycle Jeune Fille
— par le Forum des Images
Le cinéma regorge de jeunes filles, et ce n'est pas seulement «pour faire joli »… Du 10 juin au 26 juillet 2015, Le Forum des images interroge cette figure avec des projections de films, cours de cinéma, conférences et débats. Comme toutes les représentations, la jeune fille à l'écran renvoie à des problématiques de pouvoir et pose des questions liées au genre, à l'âge, aux rapports entre les sexes et les générations. Retrouvez quelques motifs du cycle, ainsi que des coups de cœur commentés par des invités du programme.
Cycle cinéma du 10 juin au 26 juillet
au Forum des images
"Parce que s’il est bien un animal pour lequel il ne faut avoir aucune pitié c’est la poule, et aussi pour comprendre la nécessité impérieuse d’enfermer les jeunes filles à double tour dès l’arrivée de leurs règles."
"Le sublime se trouve au cœur même de la trivialité."
"Faut il jouer au petit mec pour s'affirmer comme femme ?"
"Parce qu’on est bien trop sérieuse quand on a 17 ans."
"Parce qu’on ne naît pas garce, on le devient."
"Pour la phosphorescence de bikinis lancés comme des torches dans les recoins de l'imaginaire américain."
"Pour une robe devenue sang, et une scène devenue feu."
"Chez Hong Sangsoo, la jeune fille est toujours un être idéal et regretté : aucun homme ne peut la retenir, elle est « de passage » dans la vie des hommes. Haewon et les hommes, c'est l'histoire de ces passages, de ces rencontres entre des hommes et une jeune étudiante qui s'apprête à partir étudier aux US."
"Je vois ce film comme l'initiation douloureuse d'un corps de jeune fille qui cherche à jouir. Ce corps passe par diverses étapes et entraînements sans jamais réussir à atteindre cet état d'animalité qui lui permettrait de jouir, c'est-à-dire de participer au monde."
"Parce que la jeune-fille est la seule proie qui fait piège."
"Parce que la jeune-fille est le lien affectueux qui te prend à la gorge."
Opening Night
— John Cassavetes - 1977
Être une "vraie" jeune fille
La Playlist d'Adrienne Boutang
La jeune fille et la dame
La Playlist de Stéphane Goudet
La jeune fille et ces messieurs
La Playlist de Raphaël Nieuwjaer
La plus belle pour aller danser
La Playlist de Murielle Joudet
A la vie, à la mort
La Playlist d'Emilie Notéris
Le cinéma, c’est avant tout la fabrique du genre – les qualités qui paraissent à certains miraculeusement naturellement / essentiellement féminines ou masculines nous ont toutes été inculquées par le septième art.
— Virginie Despentes, "La" Femme et le grand écran, éditorial pour Les Journées cinématographiques dionysiennes - 2015
